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Lorsqu’une entreprise doit faire face à un besoin de financement, elle peut recourir à l’emprunt pour obtenir les fonds nécessaires. L’emprunt peut être effectué soit auprès de ses associés / actionnaires, soit auprès d’entités tierces.
Quand elle rembourse les capitaux empruntés la société verse également des intérêts qui peuvent, sous certaines conditions, être déduits de sa base imposable.
Pour déterminer si ces intérêts sont déductibles, il faut s’intéresser :
Dans tous les cas, le remboursement du capital emprunté lui-même n’est jamais déductible.
Toute entreprise, qu’il s’agisse d’une entreprise individuelle, d’une société de personnes ou d’une société de capitaux, peut recourir au financement par fonds d’emprunt (ou voie de dettes).
L’entreprise peut en principe déduire l’intégralité des intérêts versés à des tiers.
Par contre, l’entreprise ne peut déduire les intérêts versés à ses associés que lorsque ces derniers sont distincts de la société (cas des sociétés de capitaux) et dans le respect de certaines limites.
L’entreprise emprunteuse, quelle que soit sa forme juridique, peut déduire de manière illimitée (sans plafond maximal) de sa base imposable les intérêts d’emprunt versés quels que soient les taux d’intérêts pratiqués ou les montants empruntés, pour autant que le prêt soit réalisé auprès d’un tiers, c’est-à-dire un agent économique différent de l’actionnaire.
Lorsqu’un entrepreneur individuel emprunte à titre privé pour le compte de l’entreprise, on considère que les intérêts correspondants sont supportés dans l’intérêt de l’entreprise, et non pas dans celui du chef d’entreprise à titre privé. Ils sont donc déductibles du bénéfice commercial.
La déductibilité des intérêts d’emprunt auprès de tiers est illimitée, mais avec certaines restrictions dans le cas des obligations et des prêts participatifs.
Les obligations comprennent :
Les prêts participatifs permettent au prêteur d’être rémunéré en fonction de la profitabilité de l’entreprise (participation aux bénéfices et/ou aux pertes ainsi, éventuellement, qu’un intérêt fixe).
L’entreprise emprunteuse peut déduire de sa base imposable les intérêts versés, de la même façon que pour tout prêt.
Toutefois, l’ACD applique également une retenue à la source sur les intérêts versés.
Les entreprises individuelles et les sociétés de personnes ne peuvent pas déduire de leur base imposable les intérêts d’emprunt versés à leurs associés.
En effet, en raison de la confusion entre l’entreprise et l’entrepreneur, ce dernier ne peut déduire de son bénéfice imposable les intérêts qu’il se verse à lui-même.
Les intérêts payés par l’entreprise à son propriétaire constituent des prélèvements privés et non des charges déductibles du bénéfice commercial.
Les sociétés de capitaux peuvent déduire de leur bénéfice imposable les intérêts d’emprunt versés à leurs associés.
L’associé pourrait donc être tenté de privilégier le financement de la société par fonds d’emprunt plutôt que par capitalisation, et ainsi se faire rémunérer par des intérêts (déductibles pour la société) plutôt que sous forme de dividendes (non déductibles).
Toutefois, afin d’éviter que les sociétés ne recourent au financement par fonds d’emprunt uniquement dans le but de réduire leur assiette imposable, la loi fiscale fixe certaines limites.
La société qui emprunte à ses associés doit respecter certaines limites afin d’éviter les taux d’intérêts excessifs et un endettement excessif par rapport à la mise en capital.